Un
tapis de fleurs à leur adresse
Retranchés
derrière des murs des mots qui ne leur appartiennent pas, ils se figent, l’œil
rivé au cercle dépoli du viseur, par trop d’usages sans doute ; dans une
insoutenable attente du trait qu’ils ne manqueront pas de lancer. Ils ont cette
propension à se rassembler, pour ne former qu’une masse tapie à l’ombre des
verbes, avec pour toute lumière le reflet glacé de l’acier qui ne trouvera son
feu qu’aux premiers frémissements de l'épure. Parce que le verbe, c’est à dire, le dessin est
ainsi ; d’abord signes flottants qui ne trouvent leur destin que dans la
précision de l’idée si, de mésaventure, leurs routes ne croisent celles des snipers. Corps inertes devenus, après qu'ils fussent. Elles